L’histoire du Château Montrose est avant tout une histoire de familles ; écrite en un siècle par trois familles différentes. La première de ces familles est représentée par Étienne Théodore Dumoulin. Ce dernier a hérité du Château Montrose, une terre tombée dans l’oubli. Dès qu’il en prit possession, il fut persuadé que ce terroir était parfait pour l’élaboration d’un grand vin. C’est en 1815 qu’il planta le vignoble et construisit tous les bâtiments nécessaires à l’exploitation et la vinification de ces futures vignes. En 1855, année de la consécration des vins du Médoc, le Château Montrose, qui n’était alors qu’un vignoble de seulement 40 ans, fut classé Second Grand Cru Classé. Étienne Théodore Dumoulin ne cessa d’agrandir son vignoble et mourut en 1861, laissant à ses héritiers un domaine de 95 hectares.
En 1866, entre en scène Mathieu Dollfus, un ancien industriel alsacien, qui reprend les rênes du Château Montrose. Il fit construire et réaménager les bâtiments, modernisa les installations et fit évoluer les méthodes de culture et de vinification. Grâce à lui, le Château Montrose eut les meilleures installations et aménagements de l’époque. Il offrit aussi à son personnel des conditions de travail uniques : ils étaient logés sur place, bénéficiaient d’une prise en charge totale de leurs frais médicaux et partageaient les bénéfices. Enfin, il parvint à enrayer le phylloxéra, avant même la bouillie bordelaise. Pour ce faire, il fit installer une grande éolienne qui pompait les eaux souterraines et inondait les terres. Conservée par les générations suivantes, cette éolienne est toujours présente au Château Montrose et est devenue l'un des symboles du domaine.
Dans la lignée de Mathieu Dollfus, décédé en 1886, la famille Charmolüe guida la propriété vers la stabilité et l’excellence de 1896 à 2006. C’est avec un grand sérieux et une régularité sans égale que sous leur direction, le Château Montrose signa des millésimes légendaires dans le siècle qui suivit, et ce même durant les années difficiles. Malgré les crises économiques et les grandes guerres, le Château Montrose resta entre les mains de la famille Charmolüe à travers les générations. En 1960, Jean-Louis Charmolüe décida de replanter le vignoble et de moderniser les installations.
Enfin, les trois grandes familles ayant créé et amené le Château Montrose au plus haut ne mirent qu'un siècle pour y parvenir. L’année 2006 marqua quant à elle la fin de la dynastie Charmolüe au Château Montrose. Les frères Martin et Olivier Bouygues en firent l’acquisition après être tombés amoureux du cru lorsque leur père leur faisait déguster. De 2007 à 2013, d'importants travaux eurent lieu au Château Montrose. Ces travaux se divisèrent en quatre phases, comprenant l’installation des meilleurs équipements viticoles et vinicoles, notamment un chai de 1000m².
Fruit d'une grande année viticole, le Château Montrose 2010 présente une belle robe noire aux reflets rubis, dense et profonde. Son nez est complexe, avec un bouquet mêlant des notes de moka, de réglisse, de cassis, de framboise et de violette. En bouche, on retrouve des saveurs de cassis, de griotte, de groseille et de cacao, ce qui confère une grande sucrosité au vin. Sur le palais, le vin se révèle long et ample, avec une certaine homogénéité. Il est complexe, avec un bel équilibre. La finale est nette, portée par des tanins suaves et précis.
Carré d'agneau aux herbes - Chapon truffé en croûte de sel - Côte de bœuf braisée
